Vigie, février 2013

 

 

PREMIER APPEL DE L’AU-DELÀ

Cette nuit le téléphone sonne. C’est une sonnerie étrange, timide, à peine audible. Je me précipite et j’entends assez distinctement la voix de ma grand-mère. « Ah, mémé, c’est toi ! Je suis content de t’entendre. Comment te sens-tu, aujourd’hui ? Comment vas-tu ?
– Et toi, comment tu vas ? Et les enfants ?
 Oh, pour nous, tout va bien… Mais dis-moi plutôt pour toi. Ce n’est pas trop dur ? Tu n’as pas l’air essoufflée. Allo ? Tu m’entends ? »

Puis soudain me revient en mémoire l’image de ma grand-mère allongée sur son lit funéraire, cette face de cire lisse, maigre et méconnaissable qui vient se superposer au visage connu, et je m’exclame, interloqué : « Mais, mémé, comment peux-tu ?… Tu es… D’où est-ce que tu m’appelles ? »

10 février 2013

 

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