Vigie, avril 2009

 

 

 

EN ATTENDANT L’ÉTÉ

 

 

Léo traverse très lentement la campagne trempée, petite silhouette verte sur fond vert.

 

Assis au bassin je songe à la vie d’autrefois : est-ce que le chien Ulysse y plongeait déjà ?

 

La mémoire du village se perd. On entendra encore cet été l’écho des conversations d’antan que perpétuent les vieux qui reviennent aux beaux jours et qui s’attablent, et qui s’attardent et palabrent aux terrasses ; mais pour l’heure les volets sont fermés et les maisons muettes.

 

J’ai aimé ce village en hiver, désert et désolé − un refuge, c’est entendu, mais qui disait aussi la précarité de tout refuge. Maintenant les rires de l’enfant qui joue avec le chien lui rendent une jeunesse, et l’on attend l’été.

 

18 avril 2009

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