Vigie, juin 2012

 

 

 

LA FIN DU CHAT (2)

 

 

Dans la douceur retrouvée de l’été on parle de l’accident. L’AVC est encore si récent : « Mon mari avait construit la maison. Il n’avait pas fini. Cette idée le rend fou. Il regarde sa main qui pend. Le soir je suis seule. Il est resté douze heures à terre. Tous les projets se sont écroulés. On voit ce qui importe. À quoi bon s’attacher… »

Moi j’attends des nouvelles du chat, de mon pauvre squelette de chat. Pauvres fantômes, pauvres passants.

Il meurt en ronronnant dans mes bras. On allume sur sa tombe un bâtonnet d’encens. On pleure cette page qui se tourne, ce livre terminé.

 

20 juin 2012

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