EN RETRAITE
En retraite le soleil resplendit et on marche dans une neige incandescente. J’ai laissé la maison du Villard, la chambre refaite à neuf qui attend la venue du prochain habitant et toute cette douceur, pour venir ici respirer en silence l’air froid de février.
Une autre routine, une autre solitude.
Rituel du matin.
Première session à Tartchin-ling.
Marche dans la neige.
Repas silencieux.
Cellule.
Le soleil disparaît dès quatre heures.
Cellule.
Rituel du soir.
Repas silencieux.
Demi-lune, ciel clair, la Chartreuse plongée dans la nuit.
Je n’éprouve encore nul sentiment de perte ni même d’étrangeté, comme si j’étais ici chez moi (il est vrai que je n’ai fait que changer de versant).
Un prolongement de l’espace habituel, mais sans rupture.
Dans la chambre la bougie fait danser le tankha. L’eau goutte dans la douche, je tarde à aller voir. Je vois sans regarder, j’entends sans écouter. Je relâche. Je respire.
Puis, pour finir, le yoga du rêve.
Karma-ling, 22 février 2010
