Vigie, décembre 2020

 

 

 

Illuminations nocturnes

 

 

 decembre2020 07

 

 

Voici de grands châteaux abandonnés dans un paysage brûlé, désertique, d’un pays qui semble le Portugal. Le guide est un illuminé qui se prétend devin. Je n’ose pas lui demander si la Terre va brûler, car ce serait prendre le risque de devoir vivre sans plus aucun espoir. Le pays est déjà si sec, si pauvre. Ces grands châteaux semblent plutôt des églises au luxe extravagant. Dorures et tentures bleu ciel, livres dorés, meubles luisants, instruments de musique, le propriétaire de celui-ci y habite encore et on l’entend jouer du violon. Je suis triste car ma mère reste distante, me parle à peine. Triste de tout ce luxe absurde, et ébloui quand même…

 

Puis je pénètre dans une grande église à l’intérieur de laquelle un prêtre officie devant un parterre de coussins multicolores, comme dans un temple bouddhique. Le prêtre me demande de m’asseoir, craignant sans doute que je sois venu en touriste pour visiter l’église, et je rejoins les fidèles au pied d’une grande croix. C’est à ce moment que le Christ m’apparaît et me parle, mais oui, et que la Grâce me tombe dessus. Complètement euphorique, je décide de me convertir aussitôt au christianisme qui est (ces paroles n’engagent que le rêveur qui les a proférées) « la plus belle chose qui ait été donnée au monde », tout en constatant que, tout de même, « c’est bien moi, ça, d’entrer dans une église et de voir Jésus lui apparaître… »

 

Le réveil sonne et je m’empresse de vérifier que je n’ai pas laissé en marche le diffuseur d’huiles essentielles… sait-on jamais… des effets secondaires… Il faudrait peut-être aussi que je méfie de cet encens naturel que j’ai fait brûler hier soir, et dont je vérifie tout de même la composition…

 

 

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