Au Fort de l’Esprit

 

L’aveugle à la fenêtre nouvelle

 

Hier j’ai changé de chambre. La fenêtre nouvelle donne sur l’esplanade. Je pousse la table devant l’appui en pierre où déjà s’entassent les livres. Le soleil envahit la pièce et je ferme les yeux.

Quelqu’un joue de la guitare. Quelqu’un chante quelque part. Quelqu’un chante.

La table offre un nouveau support sur lequel je m’appuie comme un aveugle sur sa canne : c’est bon, c’est solide, c’est posé, ancré, fixé, ça ne vacillera pas.

La table et la plume m’offrent leur support et les cauchemars comme les rêves se dissolvent : plutôt la ruine que le rêve – au travail !

 

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