Au Fort de l’Esprit

 

Le maître et la plume

 

À Jonas

 

Dans l’enfance déjà tu te sentais un peu troué, un peu ailleurs, en ces instants où l’on est comme déplacé, dépossédé, désorienté, dépersonnalisé et que les autres (comment font-ils ?) semblent ignorer.

Qui suis-je ? Qui pose la question ? Juste un espace de disponibilité neutre, juste un accueil à l’étrangeté de ce qui est, un mouvement de perte, un don ou l’entente d’une question insensée.

Bien plus tard au Canada, te voici étrangement, intensément attentif aux mouvements de l’esprit, à la manière dont tu marches, dont tu portes à tes lèvres une tasse. Un livre te nomme cette qualité de présence que tu apprends à cultiver, à affiner.

Maintenant je ne suis plus que le mouvement de ma plume – toi, le maître qui te révèle à ta propre dignité, dis-tu ; puisse-t-il t’aider à trouver le chemin de ta liberté.

 

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