DES LUNETTES JETÉES À TERRE
Soudain l’élève silencieux se replie dans son silence, s’enroule et serre quelque chose qu’on ne voit pas, quelque chose qui le serre. Soudain l’élève s’enserre dans ce silence qui l’étrangle, se lève et crie : « J’ai voulu… j’ai voulu… mais rien à faire… » Puis il jette ses lunettes à terre, et quitte la salle.
Dans l’angle du couloir il tremble. Personne ne peut rien pour lui.
D’écrire sur ce moment de détresse qui m’a certes un temps ébranlé mais qui ne m’appartient pas, je devrais avoir honte. Mais en la colère du jeune homme il y avait quelque chose de si vrai… Tout le monde l’a senti, n’est-ce pas ?
Soudain quelqu’un se lève, qui jette à terre ses lunettes parce qu’il a vu, parce qu’il voit, et parce que ce n’est pas supportable.
16 octobre 2012