TROIS AUBERGINES
Trois aubergines s’offrent à nous
et font danser le nous
trois aubergines se donnent à moi
qui dispersent le moi
sans repère on entre dans la forme
il n’est qu’à regarder :
l’intérieur est l’extérieur
la fenêtre et le miroir
ouvrent des portes intérieures
nulle perspective borgne
ne restreint le point de vue
l’espace est offert
en la danse des couleurs et des formes
le poème n’imite pas
ne limite pas la réalité
mais son miroir la révèle
où se lit l’absence de fruits
et la courbe de la statue
visible encore – quoi que stylisée –
sur la table n’est plus qu’une tache
l’intérieur, ô aubergines
m’est ainsi donné
comme ce poème
comme l’extérieur
on danse
dans le sans repère de cette fête
aux trois aubergines.
3 octobre 2012