La salle en octobre

LA FEMME QUI LIT

Penchés dans la demi-pénombre de la salle de classe, ils regardent la femme qui lit : ce peu de bleu perdu dans le vert, en lequel ils se perdent peut-être, et que reflètent certains de leurs regards accrochés par cette ombre, cette lumière verte, ce lointain enflammé.

 

La classe n’est pas un compartiment de train, et pourtant tout y bouge, tout y vibre. La classe pas plus que le tableau n’est vraiment un miroir, et pourtant s’y reflètent les lueurs de ce temps fragile où le professeur lui-même était penché sur sa copie et, comme eux, regardait.

 

A.-C. a basculé dans le tableau : installée sur la banquette verte du compartiment 214, elle s’éloigne, elle s’absente – elle lit.

9 octobre 2012

 

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