Vigie, septembre 2012

 

  

 

CES BRUSQUES DÉCROCHAGES DU TEMPS

 

 

Ces brusques décrochages du temps, comme un trou d’air, une turbulence, un bruit de grêle dans le silence — l’averse balayait la forêt, puis voici que l’on croit encore à l’été, que l’on s’accroche et, devisant unis sur la terrasse, que l’on oublie le temps et ses menaces, la maladie (c’est donc encore possible).

Les invités repartent, prémices de la grande migration d’automne. On est seul dans le noir face à la lune froide, à la montagne sombre comme un navire qui sombre, et la féline se love dans la chaleur du foyer contre son maître qui se rassure pendant que sombre le navire emporté dans un de ces brusques décrochages du temps, ce trou d’air de l’automne, cette turbulence, cette froidure, ce silence.

 

22 septembre 2012

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