LA FATIGUE
Petit halo scintillant
au pourtour du regard
comme la glace sur le pare-brise,
petite palpitation aux tempes
perdue parmi les craquements
de la carcasse qui vieillit,
la fatigue
n’est pas la lassitude.
Comme une fièvre
elle ravive les couleurs
elle amplifie les sons
elle met le cœur à nu les nerfs à vif
et fait pleurer pour rien,
parce que la neige fond
parce que le paysage aussi est nu
en cette fin novembre ni triste ni joyeuse
à laquelle on s’abandonne
comme le malade sur son lit d’hopital
laisse venir la maladie
(et le renoncement au combat l’apaise).
La fatigue fin novembre
scintille et tremble au pourtour
de ce monde à nu.
30 novembre 2015
© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.