LA ROUTE DE LA PAIX
La route de la paix
sinueuse forcément, et menacée
d’effondrement ici ou là insidieusement
se fissure, se craquelle −
il faut réparer chaque jour.
La route de la paix
si tu la suis par-delà les collines
devient la route de la guerre
avec ses cratères ses flammes
ses foules en fuite de pauvres gens
serrant contre eux le sac, l’enfant
(toujours les mêmes images à chaque fois)
et tu les vois venir vers toi, marcher
à rebours de la peur pour gagner
la route où toi tu flânes.
Ce matin sur ta route
tout est paisible et doux encore
malgré le froid qui vient, dit-on.
En procession derrière le grumier
les voitures roulent au ralenti
sous l’œil jaune de la buse
sur la place les collégiens discutent
avec un air grave
les drapeaux sont en berne
et chacun se demande où s’en va
la route de la paix.
16 novembre 2016