LA FIN DE LA ROUTE
Les saules frémissent légèrement au passage des cyclistes qui remontent en ahanant sous la seule menace d’un fin nuage en forme de soucoupe. Ici on fauche, là on taille une haie, partout on s’affaire, on s’efface, on laisse de moins en moins de traces.
« Moi la fin de la route je la voudrais très lente », disait-elle, comme une après-midi d’été qui s’étire, semble s’éterniser. »
Moi la fin de la route je la veux douce et lente. Je veux qu’on s’en souvienne, qu’on se répète (avec juste ce qu’il faut de regrets et un trémolo dans la voix) que ce fut beau jusqu’au bout, qu’on a su savourer la lumière, les roses, les hautes herbes, les beautés de l’été, et que ce soit au bout du compte rassurant, qu’en y pensant on ait moins peur de la fin, qu’on la désire presque à cause de la grande paix et de la délivrance qu’elle procure peut-être.
25 mai 2016