La guerre en Mars
Le blanc repart à l’assaut du vert et regagne en une nuit tout le terrain perdu : au matin la vallée est recouverte d’une épaisse couche de neige. Il neige à gros flocons : Rimski n’avait pas vu cela depuis ce qui doit paraître, à son échelle, un assez long temps, et file creuser des tunnels dans cette belle neige fraîche. Ce qui frappe cependant n’est pas la taille des flocons mais la clameur des oiseaux qui s’obstinent à chanter malgré l’averse : dans cette guerre de mars entre l’hiver et le printemps, ils occupent tout le champ sonore. Ils se taisent quand il pleut fort, car on ne les entend plus, mais le silence de la neige semble leur offrir au contraire une caisse de résonance, et ils chantent alors de plus belle.