Vigie, mars 2021

 

 

 

Notes du ravin

 

 

Vigiemars2021 07

 

 

Le soleil inonde les prés, les dômes blancs, la forêt nue, mais moi c’est encore au fond de ce ravin plein de mousse et de boue où coule le Nant et où se réfugient les derniers névés que je reviens rôder. Il fait froid, le souffle du torrent est froid, la pierre sur laquelle je suis assis est franchement glacée et le soleil vu d’ici est une lune pâle à demi masquée par les branches des sapins ; mais je sais pourtant que c’est ici qu’il m’est le plus facile d’oublier le temps contraint de la montre, ce temps qui tourne en rond mais qui n’est pas cyclique alors qu’ici, rien ne bouge mais tout ruisselle comme éternellement.

Je regarde l’eau, les arbrisseaux qui bougent à peine, le chien blanc qui gratte la mousse et saute entre les troncs, toujours aux aguets, toujours en quête, toujours prêt à jouer comme un enfant. Rumeur lointaine des passereaux qu’on aperçoit parfois dans la partie ensoleillée de la voûte forestière. Rimski saute d’un bord à l’autre, revient vers moi, me trempe un peu, m’invite à continuer…

 

 

Ce contenu a été publié dans 2021. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.