Route, janvier 2013

 

 

 

TREIZE CERFS, ET AUTRES CHOSES VUES

 

Au-dessus de la montagne, ciel gris bleu très pâle, d’une couleur vraiment indéfinissable, semblable à une sorte de fumée très claire, de vapeur, légèrement opaque mais subtilement lumineuse. On s’arrêterait volontiers pour regarder le ciel. 

 

Un… deux… trois… quatre… dix… onze… douze… treize ! Treize cerfs sont arrêtés dans le champ. De jeunes mâles, semble-t-il, pourvus ou non de bois. Le troupeau a déboulé dans le grand champ enneigé, en file indienne, puis s’est installé là en une sorte de cercle assez lâche. Les bêtes sont magnifiques, et l’on ne peut que s’exclamer : quelle allure ! On arrête la voiture, que les cerfs dédaignent superbement. Certains courent, deux jeunes se battent. Puis on les regarde s’éloigner. 

 

Comment faire rentrer 

un troupeau de treize cerfs

dans un haïku ?

 

Le calme, le calme souverain de ces grands animaux pourtant si près des habitations dont beaucoup sont peuplées de chasseurs. Royal est l’adjectif qui vient à l’esprit, et qui n’est un cliché que lorsqu’on n’est pas confronté au spectacle de ces bêtes.

On descend maintenant vraiment au ralenti. (Je me rends compte avec perplexité que la roue arrière droite de la voiture devant moi ne roule pas du tout. Elle glisse. Elle ne bouge pas. C’est chose très étrange de voir une voiture réduite à l’état de traîneau. Pourquoi la roue de cette voiture ne roule-t-elle pas ? Il y a là un mystère un peu inquiétant.)

 

Maintenant on cherche partout les cerfs, dont les silhouettes se sont gravées dans la pupille et que l’on projette sur les champs blancs comme sur un écran de cinéma…

 

16 janvier 2013

 

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