Soir d’été
Repos des grillons
les clarines au loin
s’apaisent
le mulet dans le pré
tend l’oreille :
mais oui c’est bien cela
un soir d’été
un soir du monde
immense et calme
Forêt impassible
les bouleaux le tilleul
en ondulant saluent
l’enfant à la fenêtre
qui regarde et murmure :
c’est bien cela
un soir d’été
tiède et léger
un soir du monde
Ciel sans couleur
vol avide
de deux chauves-souris
dans le pré le mulet
broute encore et mâchonne :
c’est bien cela
un soir sucré
cerises sous la dent
un soir d’été
Fine fumée
le parfum des poussières
s’évente
le chat sur la rembarde
hume l’air :
mais oui c’est cela
un air d’été
âcre et pauvre
un air de rien riche de tout
Caresse sur ta peau
la brise imperceptible
passe sur la vallée
tu apposes ta paume
à la page à la table
tu écris – c’est cela
aujourd’hui comme hier
en ce soir sans limites
un poème d’été.