La tempête
(beaucoup de bruit pour rien)
Soudain tout noircit et l’on entend comme un tambour qui gronde entre Chartreuse et Belledonne. Le coup de vent qui balaie la terrasse est si puissant qu’on s’empresse d’empiler les chaises qu’on s’était contenté de coincer sous la rambarde. On rentre le parasol. On s’affole un peu. L’orage approche, qu’on devine violent.
À l’intérieur les mouches heurtent bruyamment les vitres que je suis en train de nettoyer, car je ne veux pas que la beauté du spectacle soit gâchée par les fientes d’insectes et ce voile laissé par le printemps. Ça siffle, ça souffle, ça craque sur Montmélian – on verra plus tard les images de la rue principale transformée en torrent de grêlons. Je retourne le canapé côté terrasse, je m’assois et j’ouvre grands les yeux. L’orage approche…
Puis le vent tombe, les nuages se dispersent, la menace se dissout. Il est tombé trois gouttes dans le jardin. On rouvre les fenêtres, déçus et soulagés.
05/06/22
