Route, novembre 2012

 

  

 

GRIS

 

 

Demi-jour d’un matin humide. L’attention s’égare. Silence compact, de mol accueil. Non pas silence tendu, mais silence mou, humide, vaporeux, entrecoupé de ce peu de paroles.

Ce grumier aux phares éclairés — une question qui monte en sens inverse.

Pour la route, pour la parole et le silence — serviteur !

Les très beaux coléoptères des lampadaires jaunes allumés.

Un client attablé au bar du Valpelouse : sans les lumières laissant le bar, la place du village serait bien triste.

Sur ce fond d’arbre rouille, on ne voit pas la croix du Christ, elle-même bien rouillée.

Ce sous-bois, toujours en hiver.

L’attention s’égare.

Une buse me guette.

Un petit chien perdu court sur la route, complètement affolé.

Les feuilles aussi s’affolent au passage de la voiture.

Paysage flou.

Nuages.

Finalement on aura encore tenté une parole, ces quelques mots posés dans la grisaille.

Dans le gris.

 

20 novembre 2012

 

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