L’INCENDIE
Peu à peu l’attention se perd. Ils n’écoutent plus, se poussent du coude pour faire passer l’information qui, de fait, se répand dans la classe comme un feu de broussailles. Tous regardent maintenant en direction de la fenêtre, et ceux qui en sont éloignés tendent le cou, se lèvent presque en oubliant tout à fait le cours qui, forcément, s’arrête.
Naturellement j’avais vu avant eux : ma salle, je la connais. Après une nuit d’averse, le soleil frappe les boiseries et l’eau s’évapore en formant des volutes blanches qui donnent l’impression que le bâtiment flambe – pendant la saison froide, c’est, avec le givre, plus saisissant encore. Je ne boude pas mon plaisir à voir que ce spectacle produit, chez mes grands élèves de Troisième, la même réaction à peine plus contenue que chez mes petits Sixièmes.
J’ouvre en grand la fenêtre et prends, pour mémoire, quelques clichés médiocres.
24 septembre 2015