AOÛT 1999
Montagnes bleues nimbées de rose, nuages pâles, étirés, immobiles. Clarines au loin. Un pic, puis le silence. Le soir tombe en silence. Encore deux oiseaux furtifs. Les vaches descendent, remarque Nathalie : on les entend de moins en moins. Depuis la dernière fois les gentianes ont fané. Les grandes ombelles rouges retiennent un peu de la lumière du couchant.
Rumeur d’un train dans la vallée. Dernier appel de la grive. Puis le froid tombe, et la nuit. Il faut rentrer. Nous ne bougeons pas, retenant notre souffle pour ne pas déranger cette poussière d’instants qui tombe, qu’on sent filer entre les doigts. « Regarde, là-bas : on dirait un lac », dit Nathalie en montrant le tout dernier nuage rose du jour.
1er août 1999