NAISSANCE ET MORT D’UN CHANT
Silence
grand froid
tout part toujours de
ce silence
et retourne au
grand froid
d’où monte un
souffle
ténu
discontinu
comme haletant
qui peu à peu
trouve son assise
s’intensifie
tourbillonne dans la carcasse
puis se déploie et se disperse
et se rassemble à nouveau et repart
la voix s’élève alors
d’abord grêle rauque voilée vacillante
comme voix d’ivrogne
puis de plus en plus claire
la voix s’élève
du cri rentré jusqu’à l’ouvert
la voix se lève et bientôt
se forment les paroles
d’un nouveau chant des pistes
cartographie mouvante sur la route du rêve
un chant s’élève
mélopée monocorde qui te redit ta route
de repère en repère
réchauffe l’habitacle réveille l’habitant
puis doucement retombe
et la voix
s’éteint
et le souffle retourne
au silence
et au froid.
10 mars 2016