LES OISEAUX DE MA ROUTE
Le troglodyte sur la branche basse du lilas
vers laquelle rampe un chat
le papier froissé d’un rougequeue en parade
le tonitruant envol des moineaux friquets
le silence des colverts
un héron gris sur fond de givre
cent corneilles au virage du Verneil
peut-être un corbeau
toute une troupe de pinsons
un geai, deux geais qui traversent
une plume restée sur la route
le cadavre ébouriffé d’un merle
la silhouette d’une grive
la cage verte vide
un merle parmi les jonquilles
les chardonnerets dans les bouleaux
un rêve de bouvreuil
la girouette en forme de coq au-dessus de l’église
encore un merle − son bec orange dans le givre
la pie manque à l’appel, je sais, mais je prononce son nom
ainsi que ceux de la buse et de l’aigle
de la hulotte engourdie, de l’effraie, des beccroisés, des grobecs
encore un merle juché sur un piquet
la girouette d’un autre coq
toute une volée de mésanges autour d’une mangeoire
à La Chapelle du Bard où l’on ne voit nulle hirondelle
un rougegorge sur un mur
une bergeronnette au vol ondulant
un pic épeiche qui frappe l’écorce d’un prunier
un couple de sittelles, un grimpereau, des tarins
et partout, si l’on ouvre la fenêtre
le plain-chant de tous les invisibles.
14 mars 2016