Route, mars 2016

 

 

 

LES OISEAUX DE MA ROUTE

 

Routemars2016oiseaux

  

Le troglodyte sur la branche basse du lilas

vers laquelle rampe un chat

le papier froissé d’un rougequeue en parade

le tonitruant envol des moineaux friquets

le silence des colverts 

un héron gris sur fond de givre

cent corneilles au virage du Verneil

peut-être un corbeau

toute une troupe de pinsons

un geai, deux geais qui traversent

une plume restée sur la route

le cadavre ébouriffé d’un merle

la silhouette d’une grive

la cage verte vide

un merle parmi les jonquilles

les chardonnerets dans les bouleaux

un rêve de bouvreuil

la girouette en forme de coq au-dessus de l’église

encore un merle − son bec orange dans le givre

la pie manque à l’appel, je sais, mais je prononce son nom

ainsi que ceux de la buse et de l’aigle

de la hulotte engourdie, de l’effraie, des beccroisés, des grobecs

encore un merle juché sur un piquet

la girouette d’un autre coq

toute une volée de mésanges autour d’une mangeoire

à La Chapelle du Bard où l’on ne voit nulle hirondelle

un rougegorge sur un mur

une bergeronnette au vol ondulant

un pic épeiche qui frappe l’écorce d’un prunier

un couple de sittelles, un grimpereau, des tarins

et partout, si l’on ouvre la fenêtre

le plain-chant de tous les invisibles.

 

14 mars 2016

 

Ce contenu a été publié dans 2016. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.