Tout s’achève
En janvier tout s’achève
dans une fête de blancheur
au palais froid où les larmes
en festons figés illuminent
la salle de bal du jardin
où les branches en cols de cygne
s’inclinent sans que ton passage
y soit pour rien.
En janvier rien ne commence
ni ne recommence sinon
l’étonnement devant tant de blanc
et que ce soit possible encore
de tant s’étonner de tant
de blancheur dans un monde
de plus en plus sombre et pourtant
scintillant.
En janvier rien ne chavire
sur la mer arrêtée des champs
ton cœur de marin accroché
au bastingage du temps
se trempe et ne flanche pas
et tu t’en vas emporté
par le courant froid jusqu’à
la passe de février
il neige, il vente, on te dit
« que février sera méchant » tu réponds
que ça passe, que tout passe et que rien
ne s’achève.
© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.