Munich, été 2019

 

 

 

Altepinakothek

 

Rembrandt

 

 

La Neue Pinakothek étant fermée jusqu’en 2025, c’est à l’Alte Pinakothek que nous consacrons ce deuxième jour (une sélection de chefs-d’œuvre de la Neue Pinakothek est néanmoins présentée dans une des ailes de l’immense batiment, qui constituera le clou de notre visite).

La peinture est un art ingrat. On ne peut pas l’emporter (les reproductions sont au tableau ce que sont ces notes rédigées à la hâte, au voyage vécu – un aide-mémoire) ; on ne peut pas en parler (il faudrait pour cela écrire un texte qui soit lui-même un tableau, un poème, et je n’ai ni la vivacité d’esprit, ni le temps nécessaires) ; on ne peut en jouir qu’en se tenant debout (rarement assis), à tourner autour de l’œuvre, à se rapprocher (si, comme ce fut le cas ce jour, un gardien complaisant et qui parle bien français le permet), en parler sur le moment, et se demander à chaque salle quelle œuvre on emporterait volontiers avec soi si on pouvait : rien de Rubens, mais l’autoportrait de Dürer en Christ de 27 ans, volontiers, celui si justement célèbre de Rembrandt jeune, ainsi que son Christ blanc basculant dans le noir, et ce Turner, et tous les Van Gogh de la dernière salle, ainsi que quelques Jérôme Bosch pour rire de l’enfer ou ne pas oublier – toutes ces images dont il reste si peu, en sortant, mais qui font regretter de n’être pas peintre soi-même, de ne pas savoir regarder, tout en regardant néanmoins l’empilement des fromages hollandais dans la vitrine de ce magasin de Marienplatz avec la même admiration qu’on portait juste avant pour telle nature « toujours vivante », en se laissant porter par la foule avec une insouciance qu’on n’avait pas jusqu’alors.

 

 

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