Route, septembre 2015

 

 

 

SOLO DE SEPTEMBRE SUR MA ROUTE JAZZ

 

 Routeseptembre2015solo

 

À la radio Michel Portal se demande

pourquoi les musiciens en solo

n’improvisent pas davantage :

« un paysage défile

on se raconte

tout entier pris dans l’instant

mais surtout

un paysage défile… »

 

Impro en solo

sur ma route jazz

trouble, trouble

pare-brise embué

crissent, crissent

les essuie-glaces qui raclent

la vitre extérieure

et ça swingue dans les virages

ça se presse dans la descente

ça balance, ça secoue

conduite saccadée

sur la route jazz

ça jase naturellement

dans tous les fourrés 

ça cancane et ça aboie

dans le village en passant

c’est sans peine et sans refrain

sans intention et sans plan

échevelé ce matin

comme noyers après l’orage

comme nuages à flanc de crête

ou ma tignasse d’automne –

c’est l’instant vivant

où tu vois de ta voiture

ton paysage danser.

 

Silence 

murmure sans moteur

soudain tu perds le fil de la route

comme se perd le paysage

dans le brouillard de septembre

une corneille est posée

sur une tombe tu la vois

qui croasse ou qui se tait

derrière le mur du cimetière

et ton jazz se fait morose –

 

solo de septembre

pour route perdue.

 

15 septembre 2015

 

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