LA ROUTE ET « L’EAU VIVE »
Route vive surprends moi
j’ai beau savoir je ne sais pas
ce qui m’attend
à ton prochain virage.
Que m’étonnent
tes chutes de feuilles
et ces perspectives océanes
qui tremblent au bout de tes bois.
Que m’étonne
le miroir que tu me tends
déjà ruisselant
des embruns de la tempête.
Que m’étonnent
ces deux chevaux gris qui galopent
dans le vent d’automne −
et m’étonne ce vent d’automne.
Route donne-moi
quelques-unes de ces bourrasques
quelques-uns de ces orages
qui ravivent en nous le sauvage.
Merci
pour la course des nuages
sur les crêtes du Granier
à la proue de la tempête
merci pour la pluie
pour la courbure des chevaux
pour « L’eau vive » à la radio
pour tout cela que la mort
n’arrête pas.
17 septembre 2015