Vigie, novembre 2021

 

 

 

De la beauté du monde

 

 

Vigie1121 09

 

 

Novembre s’éteint, Novembre se rallume, comme les mots et les rêves dans ma tête. Longues ombres sur les champs clairs et couleurs sans éclats éparpillées ici ou là, au gré des trainées ocre des mélèzes ou des bouleaux pas encore complètement dépouillés. Une cavalcade de cerfs fait aboyer le chien. Des odeurs de salade stagnent dans le sous-bois – sans doute pas celles qui font lever le mufle de Rimski. C’est la dernière promenade de la semaine, menée vite entre deux cours, entre deux inquiétudes, une éclaircie rallumée moins par le retour du soleil que par la perspective des retrouvailles avec Élodie, du film de Rohmer qu’on regardera ce soir, d’un samedi paisible qu’on passera à musiquer, à flâner, à écrire, à parler ou se taire lorsqu’une sitelle ou un bouvreuil viendront à la fenêtre, à s’extasier encore de la lumière persistante de novembre, de ces plantes qui s’obstinent à fleurir parmi les feuilles mortes, de la beauté du monde malgré les catastrophes…

19/11/21

 

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