Notes normandes (août 2016)

 

 

 

Le bourg

 

Normandie04

 

C’est un beau bourg ancien, aux vieilles maisons à colombages (j’apprends ce jour qu’on dit aussi « pans de bois »), vieilles tours, monastère abandonné par ses moniales survivantes, que l’on parcourt en calèche en surveillant le ciel. L’église aussi est superbe, où l’on retrouve, livré à lui-même, l’enfant débraillé, hirsute, crasseux et, jeune séminariste ayant oublié Dieu dans les tavernes, oublieux de la musique, avec cet air sournois des gamins qui ont des choses à se reprocher et peinent à retrouver, devant la venue impromptue des parents, le masque angélique et la fausse auréole dont ceux-ci le voient ordinairement paré.

La contrariété voile un temps la beauté du bourg ainsi que celle – d’ailleurs très discutable – de la musique jouée ce soir-là, succession scolaire et laborieuse de morceaux d’ensemble dont la présentation en ce lieu prestigieux détone. On rentre vite, déçu, décillé, désillusionné, amer. Pendant la nuit, presque sans sommeil, l’averse arrive enfin et s’abat sur la caravane. Je ne me laisse pas bercer. Je rouvre les pages de Combray qui m’offrent cette Normandie que je suis incapable de voir.

 

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