Notes de Madère (été 2013)

À L’HEURE DITE

 

 M11

À l’heure dite

à l’heure proclamée

par tous les merles de la côte

et le fracas de la marée

au moment donné

neuf et nu comme un galet

aux premières lueurs enfin,

je traverse le village endormi

je marche sur la route

sur la grève

parmi les restes de la nuit

rêves, confusion de filets

bois flottés blancs et lisses comme des os

bouteilles bidons brosse godasse

mêlés aux œuvres de la nature

je passe je traverse ou

je me laisse traverser

par le parfum tiède des jardins

l’odeur obsédante du vieil océan

puis je viens m’échouer

sur un tronc blanc comme un os

aux premières loges

de la marée et de l’aube

je respire

au rythme irrégulier

de la marée et de l’aube

fracas

roulis

fracas

roulis

écume blancheet galets gris

blanc

gris

blanc

gris

l’horizon aussi

s’éclaire

le monde grandit

insensiblement cela s’amplifie

parfum

plus fort

du rose dans le gris

des vagues

moins vagues

à l’heure dite

au moment précis.

 

30 juillet 2013

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