« Je dors en Bretagne ce soir » (1996-2021)

Lundi 16 août 2021, Beg Binigiou. Après la baignade du matin dans l’eau froide et la promenade en direction du phare du Créa’ch, on revient sur la plage de Yusin pour se baigner encore à marée basse, avec ou sans combinaison. Passent les craves, miaulent les mouettes, vont et viennent le vent, le nuage, le soleil, les passants. On frissonne sous la morsure de l’eau. Le bruit du ressac, le grondement de l’océan qui se rapproche, les jours sans événements mais saturés d’odeurs d’algues et d’une joie que ne ternissent, brièvement, que les plaintes de l’enfant qui veut rentrer se renfermer alors qu’on se sentait tout près de s’ouvrir éperdument : c’est encore cela, séjourner à Ouessant.

Mardi 17 août, au musée des Phares et balises. Le documentaire consacré à Jean-Pierre Abraham dans l’excellente collection « Les coulisses de l’exploit » n’est plus diffusé, mais je reste plus que jamais fasciné par la beauté des lampes, et bouleversé par l’« optique du phare d’Armen  (1897-1987) » qui y est exposée, cénotaphe lumineux de l’écrivain – dont on relit chaque soir quelques pages d’Armen. Je recopie religieusement la légende : « Optique de 70 cm de distance focale à éclats groupés par 3 et secteur sombre avec appareil à incandescence par la vapeur de pétrole. Cette optique fut allumée le 1er octobre 1897. Après 91 ans de service ponctué par différents accidents dont l’incendie du phare en 1923, cet appareil est démonté en 1988 lors de l’automatisation du phare. Le système d’éclairage par incandescence, alimenté par la vapeur de pétrole, est mis en place en 1903. Cette technique permet une augmentation et une plus grande uniformité de l’intensité lumineuse. La préparation, l’entretien et l’allumage du feu exigent un certain nombre de tâches minutieuses qui, pour les gardiens, confinent à un véritable rituel quotidien. »

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