TOMBES
Tu glisses et te relèves assez mollement
dans l’oubli du jour
tu perds la trace de ta traque c’était
un layon invisible coupé par le chablis du doute
la calligraphie d’un oiseau en la cage du ciel
le dernier râle d’un renard trouvé mort au matin
un creux un cri un dégoût
une fissure dans le mur
une fuite mal colmatée
une tombe anonyme
l’image d’une très vieille femme
qui attend
qui attend
qui attend
assise hébétée et baignant
dans son attente qui sent la merde —
contre cette hébétude qui te reprend
tombe ici
tombe bien
tombe mal
creuse ici ta tombe
perds ici et retrouve
la trace de ta traque.
10 juillet 2012