GESTE D’ENFANT
Quelqu’un siffle au loin on entend
le cri d’un pinson
le chant d’une tourterelle
le vrombissement d’un moteur
(la maison depuis la route :
rien qu’un bosquet d’arbres fous)
tête renversée l’enfant
dort sur le siège arrière
exténué
étourdi
ébloui
par le soleil de l’été
depuis la terrasse nouvelle on surveille les crêtes
le train très lent des nuages
le soleil d’été
mais la brèche
mais la porte du poème
est ouverte par
le premier geste de l’enfant
qui s’éveille —
et aucun gond n’a grincé.
14 juillet 2012