L’INQUIÉTUDE REVIENT PAR L’OUEST
L’inquiétude revient par l’ouest
on en sent déjà
les premiers signes
un coup de vent
le cri étranglé d’un âne
(qui peut-être s’était cru libéré
de ses entraves)
les fines plumes blanches des cirrus
qui voilent le soleil
une éraflure au museau du chat
la ligne tremblée de la montagne ou bien
la trace d’un avion
l’appel d’un oisillon.
La trame de la toile est faite d’inquiétude
elle apparaît sitôt qu’on gratte
comme un vide entre les lignes
une lacune
ou un vertige —
on sent très bien cela
en regardant vers l’ouest.
19 juillet 2012