LES GRANDES VACANCES
Tu te souviens des deux clochers
de ces vallons, de ces pelouses
au vert très pur et de
la valse lente des nuages et des bêtes.
Tu te souviens de la paix des hameaux
blottis dans le creux de l’été, c’était
un paysage de dimanche soir, tu disais
juste avant l’internat un moment
tellement doux, tellement douloureux.
On pleurait de devoir repartir
sans rien voir de l’automne
tu disais « tu vas voir un peu les couleurs
dans quelque temps… oh, pardon
− non je ne les verrai pas. »
Aujourd’hui de savoir que tu peux rester là
et voir
et attendre l’automne
fait de ce vallon-là comme naguère, en enfance
un paysage d’éternelles grandes vacances.
15 juillet 2015